Crédit Photo -- Maxime Mariage / Le Journal International
Par un bel après-midi, la plage d’une cinquantaine de kilomètres qui s’étend de Diembéring à Cap Skirring est l’endroit rêvé pour faire une promenade ou se laisser bronzer sous le soleil de juillet. Rêvé parce que vous ne serez jamais embêté par les vendeurs ou le tourisme de masse. Seuls les vaches et quelques locaux foulent le sable de cet endroit paradisiaque.
Si la région peine à attirer les touristes, c’est parce que la plupart des pays émettent des avertissements de danger à leurs ressortissants quant à la région casamançaise. Le ministère canadien des Affaires étrangères avise « d’éviter tout voyage non essentiel dans la région », alors que le consulat français prévient de « la persistance des attaques armées en Casamance ». Même le site Senegalaisement.com, qui fait la promotion du tourisme au Sénégal, qualifie la situation en Casamance de « plus que jamais explosive ».
Dans la région concernée, ceux qui vivent du tourisme se plaignent de l’inertie du gouvernement. « C’est Dakar, sous le contrôle de Saint-Louis, Sally et Mbour, qui est à la source de ces rumeurs», décrie Soula, un artisan du marché artisanal de Ziguinchor, « métropole » casamançaise. « Ils veulent garder tout le tourisme pour eux. » Un argument difficilement vérifiable, sans doute, mais qui reflète la colère provoquée par l’absence du tourisme dans la région. Les allées désertes du marché artisanal ne mentent pas, les touristes manquent à Ziguinchor.
Jean Sibundo-Diatta, président de l’Office de tourisme de Casamance, confirme les dires des artisans. « La rébellion, on ne la voit pas ici, mais aux frontières », assure-t-il. « Les touristes ne courent aucun danger ! ». Selon lui, Dakar ne fait rien pour encourager l’industrie touristique de la Casamance, une région qu’il qualifie pourtant de « trésor du Sénégal ».
Si la région peine à attirer les touristes, c’est parce que la plupart des pays émettent des avertissements de danger à leurs ressortissants quant à la région casamançaise. Le ministère canadien des Affaires étrangères avise « d’éviter tout voyage non essentiel dans la région », alors que le consulat français prévient de « la persistance des attaques armées en Casamance ». Même le site Senegalaisement.com, qui fait la promotion du tourisme au Sénégal, qualifie la situation en Casamance de « plus que jamais explosive ».
Dans la région concernée, ceux qui vivent du tourisme se plaignent de l’inertie du gouvernement. « C’est Dakar, sous le contrôle de Saint-Louis, Sally et Mbour, qui est à la source de ces rumeurs», décrie Soula, un artisan du marché artisanal de Ziguinchor, « métropole » casamançaise. « Ils veulent garder tout le tourisme pour eux. » Un argument difficilement vérifiable, sans doute, mais qui reflète la colère provoquée par l’absence du tourisme dans la région. Les allées désertes du marché artisanal ne mentent pas, les touristes manquent à Ziguinchor.
Jean Sibundo-Diatta, président de l’Office de tourisme de Casamance, confirme les dires des artisans. « La rébellion, on ne la voit pas ici, mais aux frontières », assure-t-il. « Les touristes ne courent aucun danger ! ». Selon lui, Dakar ne fait rien pour encourager l’industrie touristique de la Casamance, une région qu’il qualifie pourtant de « trésor du Sénégal ».
La crise, vestige colonial
Si la crise casamançaise s’est amorcée en 1982 avec la marche vers la Gouvernance du 26 décembre, le mouvement de rébellion remonte aussi loin que l’époque coloniale, alors que le territoire était sous domination française. La résistance des Casamançais à payer l’impôt de riz au colonisateur a provoqué l’ire des Français, qui ont déporté des milliers de Wolofs - peuple du nord du Sénégal - plus obéissants vers le sud du pays.
Depuis, les tensions interethniques ont exacerbé les relations nord-sud, assez pour faire évoluer la situation vers un conflit long de trente ans. Résultat ? Les Casamançais ont une certaine rancune contre les « nordistes », alors que les Sénégalais du nord du pays entretiennent la méconnaissance et la méfiance envers la Casamance.
Depuis, les tensions interethniques ont exacerbé les relations nord-sud, assez pour faire évoluer la situation vers un conflit long de trente ans. Résultat ? Les Casamançais ont une certaine rancune contre les « nordistes », alors que les Sénégalais du nord du pays entretiennent la méconnaissance et la méfiance envers la Casamance.
L’indépendance, une idée bien vivante
À Oussouye, capitale du peuple diola, les patrouilles militaires sont toujours aussi fréquentes. Cette prudence est-elle justifiée? Selon Michel, serveur dans un restaurant tout près de la gare routière, la rébellion est encore bien vivante : « Les rebelles sont partout. Ce sont nos frères, nos pères, nos amis. » Les Casamançais souhaitent-ils pour autant l’indépendance ? « La Casamance devait être un pays indépendant selon les textes négociés avec les puissances coloniales », explique-t-il. Pour lui, c’est Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal indépendant, qui a caché ces accords au peuple.
Ousmane Karafa, conservateur du musée de Diembéring, dénonce la « propagande gouvernementale » de Dakar, qui impute aux forces rebelles les attaques fréquentes sur les routes. « Ce sont des bandits qui coupent les routes. Ce ne sont pas des rebelles ! » Difficile de dire si ces accusations sont fondées. Mais comme la plupart des Casamançais, il ne fait pas de doute pour lui que le gouvernement a fait, volontairement, traîner les négociations.
La libération des derniers otages détenus par le MFDC pourrait donc signifier la fin des hostilités, mais il faudra que Dakar y mette du sien afin de remettre sur pied l’industrie touristique casamançaise. Car au bout du compte, l’économie de la région aura été la plus grande victime de cette longue crise.
Ousmane Karafa, conservateur du musée de Diembéring, dénonce la « propagande gouvernementale » de Dakar, qui impute aux forces rebelles les attaques fréquentes sur les routes. « Ce sont des bandits qui coupent les routes. Ce ne sont pas des rebelles ! » Difficile de dire si ces accusations sont fondées. Mais comme la plupart des Casamançais, il ne fait pas de doute pour lui que le gouvernement a fait, volontairement, traîner les négociations.
La libération des derniers otages détenus par le MFDC pourrait donc signifier la fin des hostilités, mais il faudra que Dakar y mette du sien afin de remettre sur pied l’industrie touristique casamançaise. Car au bout du compte, l’économie de la région aura été la plus grande victime de cette longue crise.